Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Blason de Pompey permettant le retour à la page d'accueil Le quotidien dans la presse de 1868

 

 

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Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 3 janvier 1868 :

..- Nous n'avons pas encore eu, cette année, un froid aussi vif que celui de la nuit de mercredi à jeudi. En ville, un thermomètre placé sous une galerie couverte, a marqué 13°. Dans la campagne, à l'air libre, le thermomètre a dû descendre entre 15 et 16 degrés.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 13 janvier 1868 :

..- Les loups, chassés des bois par la neige et la faim, s'introduisent jusque dans nos villages pour venir se repaître des immondices jetées sur les fumiers et des cadavres d'animaux jetés à la voirie. On a remarqué sur la Moselle à Pont-à-Mousson, des traces de loups qui s'étaient avanturés sur la glace pour venir, aux environs de l'abattoir, dévorer les débris et les issues dont les tripiers se débarrassent.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 15 janvier 1868 :

..- Les travaux de la canalisation de la Moselle ont été poussés avec beaucoup de vigueur depuis Frouard jusqu'aux environs de Dieulouard ; les travaux de tracés et de terrassements, les amas de matériaux permettent à l'oeil du voyageur en chemin de fer de suivre les premiers linéaments de ce canal, qui, tantôt, se trouve dans le lit de la rivière, et tantôt traverse les terres cultivées pour se diriger en droite ligne sur Pont-à-Mousson. M. l'ingénieur chargé de la construction de cette nouvelle artère commerciale, à laquelle on a travaillé jusqu'à l'arrivée des premiers froids, va établir ses bureaux à Pont-à-Mousson, où il compte rester deux ans, époque à laquelle le canal doit être livré à la circulation, si rien n'entrave les travaux.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du dimanche 19 janvier 1868 :

..- M. le chef de bataillon Gally-Passebosc, du 4° d'infanterie de marine, est parti avant-hier au soir, de Toulon, par le train express, afin d'aller s'embarquer à Marseille sur le paquebot à vapeur le Saïd, qui a dû appareiller pour Alexandrie, hier à deux heures de l'après-midi.
..Cet officier va remplir une très belle mission ; il est envoyé dans la mer Rouge pour suivre les opérations de l'armée anglaise en Abyssinie, en ayant le titre de commissaire militaire du gouvernement français attaché à l'état-major général du commandant en chef des troupes britanniques.
..Le commandant Gally-Passebosc est accompagné de deux soldats qu'il a choisis parmi les plus braves et les plus intelligents de son régiment.
..L'Abyssinie est un pays neuf où l'on peut être exposé à des surprises de tous genres, mais il est très douteux qu'il advienne jamais dans ces contrées peu connues un fait aussi extraordinaire que celui qui arriva au commandant Passebosc dans une expédition au haut Sénégal.
..Pendant que la colonne de cet officier était à la poursuite d'une tribu de nègres maraudeurs, elle fut littéralement enveloppée par des épais nuages d'abeilles, et il y en avait une si prodigieuse quantité, qu'on se trouva plongé dans la plus profonde obscurité ; il fallut mettre le feu aux herbes, et incendier plusieurs lieues de pays pour se sortir de ce guêpier, dont on se débarrassa en emportant des marques cuisantes.
..Le caractère entreprenant et aventureux de ce jeune officier supérieur, qui possède en même temps un talent remarquable pour les études topographiques, le désignait en quelque sorte au choix de S. Exc. M. l'amiral-ministre de la marine.
..M. Gally-Passebosc est né à Nancy. Son père, capitaine en retraite, est mort en 1857, à Pompey. Nous ajouterons que M. Gally-Passebosc est le plus jeune chef de bataillon de l'armée. Il a eu ce grade à la suite du combat de la Plaine-des-Joncs, en Cochinchine.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 27 janvier 1868 :

..- Un décret impérial du 7 décembre dernier a ouvert au chapitre XI du budget extraordinaire (amélioration des rivières) un crédit de 300,000 fr., destiné aux travaux de canalisation de la Moselle.
..Il sera pourvu la dépense au moyen des ressources spéciales versées au Trésor à titre de fonds de concours.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 20 février 1868 :

..Après avoir dissipé 600 fr. qui lui provenait de la succession de sa mère, Victor Peltier, d'Autreville, âgé de 22 ans, se rendit à Pompey pour chercher de l'emploi dans les travaux du canal. N'en ayant pas trouvé, il revint dans sa commune avec un individu auquel il voulut faire largement les honneurs de l'hospitalité. Il savait que la maison de M. Sismat était momentanément inhabitée ; il s'y introduisit en faisant sauter les serrures des portes. Puis il fit cuire les fruits et légumes qu'il put découvrir, et descendit à la cave, où il y avait bonne provision de vin et d'eau-de-vie. Le compagnon de Peltier eut un scrupule et s'échappa le lendemain matin en sautant dans le jardin par la fenêtre ; mais le généreux amphitryons demeura plusieurs jours encore au logis dont il avait fait la conquête, et c'est, dans le lit du légitime propriétaire que celui-ci, rentrant inopinément dans ses foyers, le trouva couché.
..M. le maire d'Autreville du venir lui-même éveiller Peltier, que la gendarmerie se chargea ensuite de conduire devant M. le procureur impérial de Nancy, puis devant le tribunal correctionnel, puis en prison où il doit passer quinze mois.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 22 février 1868 :

..- Il y aura, le 23 février, une éclipse de soleil en partie visible à Nancy.
..Commencement de l'éclipse, quatre heures deux minutes du soir ; plus grande phase, quatre heures trente minutes ; fin, quatre heures cinquante minutes.
..Grandeur de l'éclipse : six centimètres du diamètre du soleil.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du vendredi 10 avril 1868 :

..- Le 30 mars a eu lieu à Nancy l'adjudication des 3e et 4e lots des travaux pour l'amélioration de la Moselle.
..Une part a été adjugée à M. Defrance, de Metz, à 5 p. d'augmentation ; une autre à MM. Dupriez frères, de Hombourg-Haut, à 7 pour %.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 20 avril 1868 :

..- La tournée des conseils de révision s'ouvrira, de même que les années précédentes, aux environs du 20 mai. Les conscrits et leurs parents n'auront donc pas de temps à perdre pour s'occuper du remplacement direct ou par voie prestataire.
..Les contingents cantonaux seront formés dans le courant de juin, conformément à la nouvelle loi. Mais cela ne réjuge rien quant à l'appel au corps, qui aura lieu probablement comme d'habitude, en octobre ou en novembre.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mardi 26 mai 1868 :

..- Dimanche 24 mai, après un service funèbre pour le repos de l'âme de M. de La Salle, a eu lieu la bénédiction et la pose de la première pierre de l'hospice fondé par lui à Pompey. On sait que cet établissement est destiné à recevoir seize malades et seize vieillards de quatre communes qui sont : Pompey, Frouard, Liverdun et Marbache.
..Après une allocution bien sentie de M. le curé, le procès-verbal a été signé.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 28 mai 1868 :

..- Dimanche dernier, à huit heures du soir, un violent orage, descendant des côtes sud-ouest de Frouard, est venu fondre subitement sur la commune.
..Des éclairs continus sillonnaient le ciel et le tonnerre ne cessait de se faire entendre, lorsque tout à coup un globe de feu se détache de la nue embrasée, tourbillonne durant quelques secondes autour de la flèche du clocher, descend rapidement et éclate sur le côté gauche, au dessus de l'horloge, dont il effondre le plafond, en produisant une gerbe, semblable à celle d'un immense feu d'artifice.
..Les dégâts sont insignifiants et seront facilement réparés : une partie de l'horloge est dérangée.

 


de la Meurthe et des Vosges du samedi 25 juillet 1868 :

..- L'introduction de la gymnastique dans nos écoles de tout ordre, d'une manière générale et régulière, est désormais un projet arrêté, qui sera mis à exécution à la prochaine rentrée des classes.
..M. le ministre de l'instruction publique avait formé, le 15 février dernier, une commission spéciale, sous la présidence de M. le baron Larrey, président du conseil de santé, et composée de membres de l'Université, de membres de l'Académie de médecine et d'officiers de l'armée, tous gens fort compétents sans doute, mais auxquels nous ne savons pourquoi on a oublié d'ajoindre M. Triat, dont le nom en pareille matière fait autorité.
..Cette commission a terminé son travail au mois de juin dernier. Elle a fait des enquêtes, consultés des documents anglais, allemands, suédois et d'autres.
..Les programmes adoptés par la commission sont prêts et s'appliquent aux écoles primaires de garçons, aux lycées et aux écoles normales primaires. Le fond est à peu près ce qu'on enseigne dans les régiments sous le nom de gymnastique militaire. On a éloigné tout ce qui aurait un caractère différent. La commission s'est même occupée de les appliquer, dans une mesure prudente, aux écoles de filles.
..La gymnastique est un puissant élément d'hygiène, quand on sait l'employer avec soin et avec sagesse. Les Anglais, qui cultivent avec tant de soin les exercices du corps, montrent, par leur exemple, l'heureux parti que l'on peut en tirer pour le développement des forces physiques et l'affermissement de la santé chez les jeunes gens.
..Peut-être l'Université reconnaîtra-t-elle en même temps qu'il y a quelques améliorations à apporter au régime de l'internat dans les lycées et les colléges. Il faut à l'enfance et à la jeunesse beaucoup de mouvement ; et, tout en laissant aux études le temps nécessaire, nous croyons qu'il sera possible de rendre la vie quotidienne des élèves assujettie d'une manière moins contenue à la discipline du silence et de l'immobilité.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 27 juillet 1868 :

..- La chaleur excessive de ces derniers jours a indisposé plusieurs moissonneurs. Des insolations les ont obligés de quitter leurs travaux. Le niveau des eaux a sensiblement baissé ; elles deviennent malsaines, et il est prudent de ne plus en user pour étancher sa soif.

..- La veuve Robert âgée de 62 ans, journalière à Nomeny, faucillait du blé dans un champ lorsque la grande chaleur la détermina à aller puiser dans la Seille une bouteille d'eau, qu'elle absorba. Cette imprudence lui fut fatale : bientôt, elle se sentit malade, et, malgré tous les soins qu'on s'est empressé de lui donner, elle a expiré pendant qu'on la transportait chez elle.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 17 septembre 1868 :

..- A peine les vendanges sont-elles commencées dans notre département, que déjà nous arrive la nouvelle d'une mort occasionnée par la fermentation du raisin :
..Le sieur François Thomas, âgé de 49 ans, charpentier à Aulnois, étant entré dans son bouge après avoir soupé, y a péri asphyxié.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 19 octobre 1868 :

..- Les approches de la grande nuit des étoiles filantes de novembre appellent de nouveau l'attention sur ce magnifique phénomène.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 21 octobre 1868 :

..- Par arrêté préfectoral des gratifications de 25 fr. ont été distribuées aux gardes-champêtres dont les noms suivent -
..MM. Thiébault, à Haboudange ; ... /... ; Dupal, à Pompey ; ... /...

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du samedi 14 novembre 1868 :

EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL GÉNÉRAL. Session de 1868 (Suite).
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..L'entretien des routes impériales, dans le département de la Meurthe, est satisfaisant sur tout le parcours, sauf sur 1,600 mètres de la route n° 57 de Metz à Besançon, 5,500 mètres sur la route n°74, de Château-Salins à Sarreguemines, aux abords des minières de Pompey et de Chavigny, et près de Gerbécourt où les matériaux sont de qualité très inférieure. Pour assurer un entretien parfait, il serait vivement désirable que le crédit affecté à cette partie importante du service fût reporté au chiffre ancien de 335,000 fr., au moins jusqu'à l'époque où les nouvelles voies ferrées seront mises en exploitation.
... /...

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du mercredi 2 décembre 1868 :

EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL DES DÉLIBÉRATIONS DU CONSEIL GÉNÉRAL. Session de 1868 (Suite).
..Vous savez, dit le rapport de M. le préfet, que le service des rivières navigables et flottables du département est aujourd'hui scindé en deux parties : la première comprend la Meurthe depuis la limite du département des Vosges jusqu'au pont de Malzéville, et la portion de la Moselle située entre les Vosges et le pont de Frouard ; la deuxième comprend ces deux rivières depuis les points indiqués plus haut jusqu'à la limite du département de la Moselle. J'ai cru devoir en conséquence demander à chacun de MM. les ingénieurs en chef un rapport spécial sur leurs services respectifs. Je suis persuadé que vous en prendrez connaissance avec intérêt.
..Le flottage sur la rivière de la Meurthe, qui avait éprouvé une notable réduction depuis l'ouverture du chemin de fer de Lunéville à Saint-Dié, semble s'être un peu relevé en 1867, grâce sans doute aux travaux déjà entrepris pour le perfectionnement du lit de cette rivière. Un deuxième crédit de 8,000 fr. a été alloué pour 1868, ce qui porte à 20,000 fr. les ressources affectées jusqu'à présent à l'exécution du projet approuvé les 26 décembre 1861 et 14 février 1862. Il serait bien désirable, messieurs, que nous obtenions en 1869 une allocation assez élevée pour imprimer une vive impulsion aux ouvrages qui restent à faire. Vous jugerez sans doute devoir insister à cet égard.
..Le tonnage sur la Moselle est également un peu supérieur à celui de 1866. Toutefois, tant que les travaux d'amélioration de cette rivière ne seront pas commencés dans le département des Vosges et continués dans la Meurthe, le flottage ne pourra lutter avantageusement avec le chemin de fer d'Epinal, qui accapare naturellement tout le transport des produits forestiers. Un projet montant à 34,000 fr., pour la section comprise entre Pont-Saint-Vincent et Toul, est en ce moment soumis à l'approbation de M. le ministre des travaux publics.
..J'arrive maintenant à la canalisation de la Moselle entre Frouard et Thionville, qui était depuis longtemps réclamé par les industriels de la vallée et qui est le complément rationnel du canal de la Marne au Rhin :
..Les travaux de la partie située entre Frouard et le gué de Belleville sont entrepris sur toute sa longueur et sur le point d'être terminé ; ceux de la section situé entre le gué de Belleville et la tour de Prague, à l'entrée de Pont-à-Mousson, ont été adjugés le 30 mars dernier et sont poussés très activement. En outre le projet relatif à la partie comprise entre Pont-à-Mousson et la limite du département de la Moselle sera soumis prochainement à l'approbation de l'administration supérieure.
..Tout fait donc espérer que cette rivière, ainsi perfectionnée, sera livrée à la navigation dans un temps peu éloigné, au grand avantage du commerce et de l'industrie.
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Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du lundi 14 décembre 1868 :

..- On vient de retirer de la Moselle, sur le territoire de Dieulouard, le corps du sieur Jean Brenont, de Pompey, âgé de 70 ans, et dont la mort remonte à un mois. Le cadavre ne portait aucune trace de violence.

 

Le Journal
de la Meurthe et des Vosges du jeudi 24 décembre 1868 :

..- Le 17 décembre, à sept heures du matin, le sieur Georges Didion, âgé de 45 ans, vigneron à Marbache, employé comme journalier aux travaux de canalisation de la Moselle, près du barrage de Custines, avait reçu l'ordre d'aller chercher des fascines de l'autre côté de la rivière. Il monta à cet effet, malgré les représentations qui lui furent faites par un surveillant, dans une barque, avec un terrassier du nom de Charles Vaugonde et un manoeuvre de Frouard nommé Dominique Georges. La hauteur des eaux et la rapidité du courant firent bientôt chavirer la frêle embarcation. Bien qu'il ne sût pas nager, Georges, voyant qu'il lui était impossible de s'accrocher à la barque, ne perdit pas un instant son sang-froid et parvint à regagner la terre ferme après mille difficultés. De son côté, Vaugonde put se retenir à un pieu de barrage et maintenir Didion, pendant vingt minutes, la tête au-dessus de l'eau, en attendant du secours. Mais la violence des lames qui se succédaient sans interruption épuisa les forces de ce dernier au point qu'il lâcha la main qui le soutenait. En essayant de le ressaisir, Vaugonde ne réussit qu'à déchirer sa blouse et à lui arracher une poignée de cheveux. Didion disparut dans l'abîme. C'était un père de quatre enfants.
..Au moment où le pauvre et courageux Vaugonde allait succomber à son tour, un bateau déjà chargé de pierres vint enfin le prendre au poste périlleux qu'il n'avait pas quitté. Il est aujourd'hui encore fort malade. Georges est également alité.