En parcourant dernièrement les articles du quotidien Le Républicain Lorrain de 1951, et en particulier un article ayant pour sujet l'installation de deux classes provisoires en préfabriqué nécessitée par le manque de classes dans les écoles existantes, un très bref souvenir m'est revenu en mémoire. Ce flash m'a fait prendre conscience que chacun devait avoir des réminiscences de tels moments de la vie, qui comme une allumette se consument très rapidement et retournent dans le néant. Je trouve dommage de perdre ses flashs, un peu comme un nuage de lucioles dans la nuit, plein de petites lumières qui s'allument pour s'éteindre aussi vite.

Cette page est dédiée à ces lucioles, n'hésitez pas à me les faire connaître pour les garder dans le nuage ci-dessous, écrivez à :cliquez pour écrire votre message

Jean-Luc GOURET

 

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Il existait derrière l'école des filles au centre de Pompey, deux classes en préfabriqué. Je me souviens dans les années 1960, que manquant de places dans l'école de garçons alors que nous devions avoir cours durant un temps de la journée, gravissant le chemin de terre et de graviers, nous nous sommes installés dans une de ces classes. Le hic, est que c'était l'hiver, ça "caillait" dure. Dans cette classe il n'y avait qu'un petit poêle. Fonctionnait-il ou pas ? Toujours est-il que nous avions gardé nos manteaux et que nos doigts avaient du mal à faire bouger les crayons.
Jean-Luc GOURET
Le 8 avril 2016.

 

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Comme nombre d'élèves, j'ai pu bénéficier des classes de neige. Cette année-là, ma classe de CM2 de l'école du centre séjournait à la station des Gêts en Haute-Savoie. Malheureusement pour moi, dans les premiers jours des cours de ski, un skieur ne se contrôlant pas m'a percuté. Résultat j'ai écopé d'une entorse du genou, le plaisir du ski était terminé pour moi. Je passais mes après-midi à "la maison". Le temps passant, ne pas sortir devait m'exciter plus qu'à la normale, et voyant cela, notre professeur d'éducation physique (monsieur Perrin pour ne pas le citer, que j'appréciais beaucoup et la suite me conforta dans ma pensée) m'envoya marcher tranquillement jusqu'au centre-ville afin de poster une lettre qu'il venait de rédiger. Avec son courrier, il me donna quelques pièces en me disant : « pour te remercier tu t'achèteras une crêpe en cours de route » . Je ne me suis pas fait prier, déjà prendre l'air était un bonheur, mais alors, ah ! qu'elle était délicieuse cette crêpe à la crême de marron ! Merci monsieur Perrin.
Jean-Luc GOURET
Le 8 avril 2016.

 

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Lisant un article sur le tour de France, un souvenir me revient en mémoire.
Gamins, c'est à dire vers la fin des années 1960, dès que nous le pouvions mon frère jumeau Jean-Marc et moi, étions dehors à jouer avec les copains. Il y avait pas ou peu de télévision et pas de jeux électroniques.
Avec Francis Nicloux, Daniel Mengin et Georges Minetti, nous avions un jeu qui nous occupait de très longs moments.

Nous avions gardé un nombre important de capsules métalliques de bouteilles. Au sol, sur le trottoir qui n'était pas encore goudronné et nous laissait la possibilité d'ajouter des "accidents de terrains", nous dessinions un long tracé. Si une surface de ciment ou de
Les équipe du Tour de France

goudron rompait ce circuit, la craie délimitait le bord de route. Chacun avait le même nombre de capsules. Sur la ligne de départ, chacun son tour, bloquant un doigt sur le pouce et lâchant ce premier d'un coup,  nous envoyons le plus loin possible la capsule ; si une sortie de route se produisait,  c'était retour au dernier point de lancement. Ces capsules symbolisaient les cyclistes du tour de France.

( Une fois le tour terminé, nous mettions à côté des capsules, des voitures "Dinky toys" ou "Majorette" et faisions alors des courses folles).

A l'approche du Tour de France, nous guettions dans le journal la liste des pays participants et de leurs coureurs. Ainsi nous pouvions découper des ronds de papier que nous avions coloriés aux couleurs d'un pays avec  le nom d'un coureur et les collions au fond

des capsules. Ainsi au départ du Tour, nous étions « fin prêt » pour nos courses bien souvent très bruyantes et animées, car nous n'étions pas forcément d'accord sur l'exactitude d'une sortie de route. Chacun voulait être le premier à avoir fait franchir la ligne d'arrivée à toute son équipe.
Jean-Luc GOURET
Le 14 juillet 2016.

 

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LES LAVANDIERES A POMPEY dans les années 1950 à 1960 :

Annie se rappelle de sa maman, Suzanne Bidinger, qui préparait sa lessive en faisant bouillir le linge dans sa lessiveuse à champignon posée sur la cuisinière à bois de la cuisine durant des heures. Il fallait deux heures d’ébullition et 50 grammes de lessive par 10 litres.

La lessiveuse à champignon permettait de faire circuler l’eau chaude à monter dans le tube creux central par la force de la vapeur tombe ensuite sur le linge par les orifices et donne un mouvement régulier au linge de haut en bas.

principe de fonctionnement de la lessiveuse

Manufrance en commercialisait cinq tailles.

Lavandière sur le bord de la Moselle.

Lavandière sur le bord de la Moselle
(collection : Alain Mariotte)

 

La femme devait charger en eau puis en linge la lessiveuse, une fois bien bouillie et le linge bien brassé, la descendre de la cuisinière, la monter sur la brouette pour:
- La descendre au bord de la Moselle, s’agenouiller sur une planche en bois ou monter dans une barque comme elle le faisait avec madame Kraus, brosser le linge avec une brosse à laver à poils durs, le rincer, le tordre à deux puis le remonter dans la cour des Cités St Euchaire pour poser le linge sur les fils tendus dans la cour.

L’hiver c’était direction le lavoir situé près des bains municipaux tenus par la famille Mück et plus tard devenus la salle de sport de l’OPFP judo.

Le lavoir c’était le centre de réception tous les « cans-cans « des quartiers, le résultat des innombrables « POIROYES » (Conciliabules de groupes de personnes) devant La Ruche, avant ou après les courses.

C’était aussi le lieu où se clôturaient toutes les « bisbilles » entre les familles et les arrosages violents de la voisine en passant la brosse à raz des bacs en étaient généralement la clôture.

Le Lavoir était le « ventre » incontournable pour connaître toutes

les news du moment : le réveil matinal par les coqs enfermés dans leurs enclos nombreux dans les jardins, les poubelles en fer vides, (Souvent de vieilles lessiveuses avec leur couvercle) lancées depuis le camion à benne et qui se fracassaient sur le bitume, le Maire ceci, le médecin cela, le boulanger on a trouvé un mégot dans le pain. C’étaient de « Joyeuses journées » !!!!!!!
Annie BIDINGER et son mari Jean Jacques ROUSSEAUX
Le 08 janvier 2017.

 

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Voici une série de souvenirs de Jean Jacques Rousseaux

Enfant, au gré de mes déplacements, je m’arrêtais toujours auprès de cette petite chapelle Sainte Anne, près de l’Ecole Notre Dame, autrefois cachée dans la verdure du parc d’ORLAN qui a été saccagé pour y planter cette Ecole. Je contemplais ébahi la niche et sa statuette effritée par le temps et une date 1633, pas longtemps car je me faisais mal à la nuque. Elle était vieille et grise cette chapelle. Sur la pointe des pieds, avec mes culottes courtes qui remontaient alors sur le ventre, je m’écrasais le nez contre il me semble des croisillons au- dessus de la porte pour regarder ébahi la vierge et l’enfant posée sur le petit autel, avec de la couleur il me semble, jamais pareille selon l’éclairage car il faisait sombre. Il y en avait une autre mais je l’aimais moins. Je restais toujours un long moment tout en regardant à ma droite, inquiet, vers la maison du garde-champêtre le Gros Discours (Pardon la Vierge pour le gros) Pas commode le Discours sur son vélo, il nous tirait l’oreille quand il nous attrapait, les autres aussi, les gendarmes avec leurs guêtres et leurs vélos : le Gros ALI et ensuite le Ponsolle, le queschbeur.....
Il parait que les murs de clôture ont été démolis lorsque en 1882 la rue est devenue passante et qu’on a découvert une crypte. J’y suis retourné mais aujourd’hui les statuettes ont été déplacées au Centre d’histoire locale. Elle était belle « ma » chapelle.

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Marchand de peaux de lapin

Venant de Liverdun, dans les années 1960, parcourait toute la journée, les rues de Pompey un acheteur de peaux de lapins avec un chapeau, sale et hurlant " Peaux, peaux de lapins peaux "!!!!. Il les chargeait sur le cadre de son vélo et sur son guidon. Il achetait les peaux une misère. On l'imitait mais on prenait vite les jambes à notre cou lorsqu'il nous invectivait.

Un autre vendeur ambulant connu dans les rues de Pompey qu'il arpentait : le marchand de tapis avec son drap noué en sac à dos dans lequel il avait ses tapis.

Un petit bonhomme d'origine algérienne arc bouté sous le poids de sa charge et miséreux, le porte-à-porte ne fonctionnait pas..

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On ne pourrait évoquer tous ces marchands ambulants sans faire un petit coucou à tous les camelots dans la rue de la gare les jours de paye, chaque quinzaine, et le surnombre des assoiffés au café chez la "Mimie". Je n'oublie pas dans mes souvenirs d'enfant les tournées du "Petit Juif" avec son linge de maison et son bagout. Il enlevait puis replaçait précieusement son borsalino pour saluer "La cuisine surchauffée puis en essuyant la buée sur ses lunettes. Vous paierez la prochaine fois disait-il. Un personnage, d'une grande amabilité tous les enfants nous l'adorions et nous étions ébahis devant sa voiture. Il avait une voiture !!!!!!!!!!

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Chaque jour, après le gueulard passait devant les cités de mes grands parents, au 122 rue de Metz, un homme de couleur rentrant chez lui à Frouard, à pied en bleu de travail. On le surnommait "Bamboula" on le hélait poliment et il s'arrêtait pour nous raconter des histoires, jamais les mêmes.
Un autre lui aussi originaire de Frouard que nous guettions au bord de la Moselle en bas des cités St Euchaire. On lui donnait une date du calendrier et il nous répliquait "C'est la Saint...."On pouvait contrôler sur son petit calendrier qu'il sortait la justesse de sa réponse. Les interrogations duraient plusieurs minutes, il répondait toujours sans faire preuve d'impatience. Un ordinateur ambulant dans les années 60. Une mémoire prodigieuse qui nous faisait envie à l'époque où on avait du mal à retenir les tables de multiplications et autres.

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Le guérisseur monsieur Durand. Un Saint homme qui soulageait les douleurs avec un souffle doux sur la partie malade. Des dizaines et des dizaines de patients attendaient dans le jardin. Je souffrais d'un abcès dentaire important et je ne dormais pas depuis plusieurs jours. Il m'a assis sur un de ses genoux et son calme a apaisé déjà ma douleur. Ensuite je suis rentré à la maison et je me suis endormi profondément. Il barrait également le feu de la maladie du "Miséréré" le mal de ventre et du zona.

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L’US POMPEY en CFA 2

Nous atteignons le petit guichet à l’entrée du stade ou une foule bruyante s’agglutine en attendant de pouvoir obtenir le billet d’entrée. Après avoir contourné la buvette nous nous faufilons le long de la main courante en plots de béton moulé pour avoir une place à proximité du tunnel grillagé couvert de tôles dans lequel les joueurs s’engouffrent venant du vestiaire. Le match en lever de rideau est terminé.
Ce vestiaire, sans chauffage, était situé dans la maison du gardien, mais également croque-mort monsieur CANARD sans aucune commodité. Pour se laver, des lavabos avec de l’eau froide et pour décrotter ses chaussures un robinet extérieur dégouline en continu sur une grille d’égoût où chacun attend son tour. En même temps j’imagine des rapides coups d’œil vers les fenêtres du 1er étage car toutes les filles CANARD étaient de superbes « mannequins » Je le réaffirme !!!!
Les supporters s’agitent, les arbitres et les joueurs font leur entrée sous une bordée de sifflets destinée à l’arbitre central du match fort connu des fervents supporters. « Ya du monde, la « Mère HAUCH » donne de la voix, son marin « bronche pas » « Ya le Père HAMER » et d’autres. La main courante et la tribune en bois sont bondées. Des supporters sont grimpés debout sur la clôture de plaques de béton ceinturant le stade autour du tunnel. « Le POILU » chapeau et cigarillo au coin des lèvres, c’est un « pince sans rire » qui habite une cabane dans la montée du stade, fait se bidonner toute l’assistance avec ses quolibets, ses railleries, adressés à l’arbitre. Il a le verbe haut, et pendant tout le match il continuera de déconcerter les joueurs de BLENOD par des boutades aigres douces, tout le monde se tord de rire.

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Je goûte le plaisir de remettre cet écrit sur la mi-temps au stade de foot de l'Avant Garde :

A la mi-temps il fait froid et les hommes se pressent autour de la buvette (Tenue il semble par la famille VIARDOT) tout en tapant les pieds « par terre » et dans les fumées et les relents du vin chaud ils rejouent la première mi-temps mais l’arbitre est toujours mauvais. Après plusieurs verres les discussions s’animent, certains ont le verbe haut mais le coup de sifflet annonçant le coup d’envoi de la seconde mi-temps réconcilie les grincheux et stoppe les échanges. Ils repartent et redeviennent les meilleurs supporters du monde, leur équipe va gagner.
Chacun reprendra la route, congelé, déçu ou satisfait du résultat mais bon sang que la journée a passé vite car ce match avait été commenté toute la semaine précédente à l’usine et dans les cafés.
Ben oui, le stade et le foot, c’est la distraction locale à une époque où les possibilités de divertissements étaient rares.

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L'ARRACHEUSE DE DENTS :

Pas de dentiste à Pompey dans les années fin 1920 début 1930. Mon Père me racontait lorsque je devais me rendre chez Sauval et que j'avais peur comment il se faisait arracher les dents étant petit.
Sa famille habitait donc au 122 de la rue de Metz et avec une rage de dents, mis à part le clou de Girofle, la seule alternative était de faire venir au domicile une rebouteuse aussi arracheuse de dents. Elle habitait au Maroc et venait avec son grand tablier, elle travaillait avec une ficelle et une petite pince pour extraire les dents malades. Le tout sans anesthésie bien entendu. Encore une vérité à ranger dans l'histoire de notre village.

Jean Jacques ROUSSEAUX
Le 10 janvier 2017.

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LE CORDONNIER MATTEAZZI

On rentrait dans la baraque en bois située près de celle de la famille Trogrlic, en face de l'entrée de l'usine. Dès l’entrée on découvrait le cordonnier avec sa grosse moustache blanche penché sur sa forme en train de brutaliser une chaussure. Il se retournait, faisait un sourire et nous demandait d’attendre la fin du supplice de son otage du moment coincé entre ses genoux. On était pris par cette odeur de vieux cuir et de colle, ça piquait le nez et les yeux. Son tablier de protection était empesé de morceaux de cuir et des poussières venues de la machine à poncer. Il était, à portée de mains, entouré de roues, de bras, de fraises à bandes. Sur un meuble bas à roulettes c’était un fouillis de marteaux, de couteaux, de lanières et de clous de toutes les sortes. Il était installé près de la fenêtre qui s’ouvre sur la rue, vous savez celle où il y avait cet obus que nous avons tous caressé. Sur tous les murs des étagères bourrées de chaussures terminées avec des étiquettes manuscrites. Dès la réception des chaussures à rafistoler il notait sur son carnet les nouveaux «Rapiècements » à faire et le nom. On usait les chaussures jusqu’à la « corde »
Sitôt fait il nous disait « C’est pour demain après-midi ». On sortait après lui avoir dit au-revoir car la politesse était enseignée à l’école « Quand on court on s’arrête pour dire bonjour » « On enlève son béret pour saluer ». C’était une époque ……………….
Jean Jacques ROUSSEAUX
Le 11 janvier 2017.

 

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blason de Pompey permettant le retour à l'accueil